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Publié le : mardi 19 août 2003
Macabre découverte dans le Lunévillois
Les techniciens d’investigation criminelle collectent les indices.
Le corps d'un homme découpé en deux morceaux, recouverts de sacs plastique, a été retrouvé hier dans le cours d'eau la Mortagne, à Moyen.
LUNEVILLE. Kevin, un adolescent de 15 ans demeurant à Moyen, un village de 500 habitants de la campagne lunévilloise, en est encore tout bouleversé. « Dimanche, comme souvent en ce moment, nous sommes venus avec mes copains nous baigner dans la Mortagne. Un sac en plastique ressemblant aux sacs d'ensilage des agriculteurs flottait. Nous nous sommes amusés à le pousser avec un bâton. Il était très lourd. »
La petite bande de garçons et filles a continué de plonger comme si de rien n'était, mais le récit de cette mésaventure a intrigué l'oncle de l'un d'eux, qui est retourné à la rivière hier matin. Le sac s'y trouvant encore, il a préféré prévenir la gendarmerie de Gerbéviller.
Peu avant 14 h, les sapeurs-pompiers de Lunéville retiraient de l'eau un premier sac, puis un autre, resté au fond. Les deux avaient été lestés à l'aide de morceaux retirés de la barrière de béton entourant le stade jouxtant cette partie de la Mortagne. Plusieurs sacs en plastique recouvraient les deux parties du corps, coupé au niveau du tronc. Ils avaient été solidement attachés à l'aide de fil électrique.
Malgré le manque de pluie, la Mortagne demeure à cet endroit profonde de plus de deux mètres. L'endroit est particulièrement fréquenté en été, tant dans la journée que le soir, à la fraîche.
Mort depuis trois jours
Placés sous les ordres du lieutenant-colonel Cazenave-Lacroutz, commandant le groupement de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle, et du lieutenant Favier, commandant par intérim la compagnie de Lunéville, plusieurs dizaines d'hommes renforcés par des techniciens d'investigation criminelle, ont entrepris les premières recherches, ratissant le lit de la rivière, ses rives et les champs environnants.
L'intervention des plongeurs de la gendarmerie de Strasbourg, un temps envisagée, et celle des maïtres-chiens venus sur place, étaient finalement annulées après examen du contenu des deux sacs par le médecin légiste. Ils recélaient bien l'intégralité de la dépouille d'un homme de race blanche, « relativement jeune », dira plus tard le procureur de la République, Michel Sentile, confirmant l'origine criminelle du décès.
« Des traces en témoignent, la mort remontant à trois jours environ. Il appartient désormais à l'institut médico-légal, où le cadavre sera transféré, d'en établir les causes exactes », a poursuivi le magistrat, l'enquête restant entre les mains de la gendarmerie. Dans l'après-midi, des premières recherches avaient été effectuées sur le registre des personnes disparues.
Sans succès. Le mystère reste donc entier à Moyen, où l'on ignore encore l'identité de la victime et le lieu du crime, même si l'utilisation de matériaux trouvés à proximité du cours d'eau semble vouloir accréditer l'hypothèse que les sacs ont bien été jetés à l'endroit où ils ont été trouvés.
Catherine AMBROSI
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